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Wednesday, July 1, 2020

129 000 emplois menacés dans le bâtiment cette année - L'Usine Matières premières - L'Usine Nouvelle

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L’activité du bâtiment devrait se réduire de 17,6 % en 2020, estime la Fédération française du bâtiment (FFB) qui espérait encore, en décembre dernier, une progression de 0,8% cette année. Jusqu’à 129 000 emplois pourraient être détruits, contre une création de 10 000 postes prévue avant le Covid-19. "En une seule année, le risque est d’annuler tout ce que nous avons récupéré depuis la crise de 2008", prévient Olivier Salleron, qui vient de succéder à Jacques Chanut au poste de président de l’organisation professionnelle. La facture sociale pourrait même monter à 200 000 postes en 2021.

De 30 000 à 40 000 entreprises pourraient se retrouver soit en redressement judiciaire, soit en faillite à la fin de l’année, estime la FFB. A l’instar de nombreuses fédérations professionnelles, elle vient de présenter des pistes pour un plan de relance, dont le coût est estimé à 5 milliards d’euros par an.

"Je réalise la plupart de mes devis de février à mai pour des travaux à partir de juin", indique Olivier Salleron, plombier-chauffagiste de profession, en Dordogne. Cette année, faute de devis en basse saison, les carnets de commandes se vident.

Un plan de relance ancré dans les territoires

La FFB propose de relever de 40 000 à 100 000 euros, au moins pour une durée transitoire de deux ans, le seuil des appels d’offres simplifiés. Ces derniers permettent à une collectivité de se contenter de trois devis minimum pour choisir un prestataire. Les multiples dispositifs fiscaux pour les particuliers (Robien, Pinel…) seraient, eux, remplacés par un dispositif de droit commun général, "en n’obligeant pas mais en incitant à la construction verte".

Autre mesure préconisée, l’élargissement des aides gouvernementales à la rénovation énergétique (désormais baptisées MaPrimeRenov), en abaissant davantage le reste à charge pour les ménages les plus modestes et en les élargissant aux résidences secondaires en zone de revitalisation rurale.

Dans le non-résidentiel, la FFB préconise de majorer de 1 milliard d’euros la dotation d’équipements des territoires ruraux, notamment pour accompagner le déploiement de centres de collecte des déchets professionnels. Dans ce contexte post-crise, un plan dédié aux Ehpad est aussi proposé : "il va falloir, quand il ne sera pas possible de rénover et de maintenir des températures correctes, climatiser et installer a minima des VMC."

"L’administration n’était pas prête pour télé-travailler"

Ces multiples mesures comprendraient aussi une dématérialisation des permis de construire. "Notre prévision en mars était que le bâtiment n’allait pas connaître de trou en période électorale. Donc, les municipales allaient moins se faire ressentir qu’il y a six ans. Depuis trois mois, les services instructeurs ont ralenti. Notre administration française n’était pas prête pour télé-travailler. Plus grave, il y a eu un arrêt complet au niveau des appels d’offres publics pendant deux mois", constate Olivier Salleron.

Si les clusters locaux devaient s'accélérer ou une deuxième vague de l’épidémie survenir, les chantiers ne seraient pas forcément à l’arrêt comme au début du confinement, mais "ralentis". Aujourd’hui, d’après une enquête effectuée auprès des adhérents, 95 % des chantiers ont rouvert (78 % en activité normale et 17 % en activité réduite). Les 5 % restants correspondent à des rénovations d’hôpitaux ou de maisons de retraite en milieu occupé, des chantiers très difficiles prévus sur de petits espaces ou des travaux chez des particuliers auprès de personnes à risque.

Le partage des surcoûts n'est pas réglé

Cette reprise à quasi-plein régime permet à la fédération de remettre sur la table la question du partage avec les maîtres d’ouvrage des surcoûts engendrés par les mesures de protection, notamment lors de commandes publiques. 85 % des entreprises les estiment à moins de 10 %. Or, la rentabilité moyenne des entreprises s’élevait avant le confinement à 2,5 %.

Pour arrondir les angles, Olivier Salleron rappelle que le secteur compte passer, en trois ans – soit la durée de son mandat – de 60 000 à 100 000 apprentis par an, en repêchant des étudiants qui se seraient perdus dans d’autres voies, et en renforçant la communication. Et de citer en exemple l’effet de l'émission "Top Chef" sur le secteur de la cuisine…




June 30, 2020 at 11:35PM
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