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Sunday, August 23, 2020

Au cœur de l'histoire d'Orléans, d'un bâtiment à l'autre - La République du Centre

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Sous le blanc pavé, un battement feutré soulève la pierre. Le tramway, qui traverse la place du Général-de-Gaulle, est le coupable tout désigné. Or, un même cognement tape les quais du Châtelet, s’élève dans la cathédrale Sainte-Croix ou s’insinue dans les couloirs de l’Hôtel Groslot. Ce tambourinement, c’est le cœur de la cité johannique. Et ce dernier bat la chamade au confluent des époques et des styles architecturaux.

Laurent Mazuy, lui, a la ville dans la peau. Expert en patrimoine bâti et paysager, artiste, galeriste, celui qui a également été médiateur culturel pour la mairie d’Orléans pendant plus de dix ans ne cesse de la mettre en lumière.

Une trame urbaine gallo-romaine

Le coeur historique est d’abord composé de ses artères, qui servent à la compréhension de sa vitalité. "Le centre historique est le lieu des voies de communication. On y observe concrètement la notion de passage, facteur déterminant dans l’émergence d’une ville", décrit Laurent Mazuy. Loin d’avoir été construite ex nihilo, la zone reprend dans une pleine mesure la trame urbaine gallo-romaine. La rue de Bourgogne, notamment, qui constitue dès l’Antiquité le decumanus, l’axe principal reliant l’est et l’ouest de la cité marchande, avec son port en contrebas, sur l’actuel emplacement du quai Châtelet.

Les visites se sont succédé tout au long de l'été à la Porte Bannier, où les curieux souhaitaient observer les puissants blocs de pierre. Photo Christelle Gaujard

Puis, vient le jeu des remparts : la clôture défensive du IVe siècle se décèle au détour de la rue de la Tour-Neuve, ou au niveau du transept nord de la cathédrale où le pied de l’ancienne tour Sainte-Croix repose paisiblement ; les enceintes médiévales, érigées à la jonction des XIIIe et XIVe siècles, ont laissé, entre autres, les vestiges de la Porte Bannier, visibles dans le parking souterrain situé sous la place du Martroi. La zone, désormais délimitée, fera dès lors l’objet d’un remue-ménage incessant.

Dialogue entre époques

Car le coeur historique bat surtout au rythme de l’entremêlement des âges. De tous côtés, les constructions progressives opèrent la déconstruction d’un style uniforme. L’agrégat poétique de l’Orléanais se dessine dans les mots de Laurent Mazuy : "Les églises du XIIe siècle, comme celle de Saint-Pierre-le-Puellier ; les maisons à colombage du XIVe sièclede la rue du Petit-Puits ; l’empreinte monarchique avec la rue Royale, que Louis XV a fait percer... Orléans conserve systématiquement une trace", résume-t-il.

Troisième volet de notre série sur l'actualité municipale durant l'année 1950 à Orléans

Alors, lorsque le regard bute sur la statue de Jeanne d’Arc trônant sur la place du Martroi, entourée de ses augustes bâtiments à la mode haussmannienne, la surprise cède à la satisfaction de la prodigalité.

L’hôtel Groslot n’a pour sa part jamais caché son appétit des époques : imperturbable dans son style Renaissance, la bâtiment a vu passer baillis, rois et maires d’Orléans, jusqu’en 1981. Surplombant sa cité johannique, la cathédrale Sainte-Croix, au chœur du cœur, crâne et veille au grain, pour l’éternité.

Hugo Roux




August 23, 2020 at 07:04PM
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