Lecture : 2 minutes
Quatre jours après les deux explosions au port de Beyrouth, des manifestants ont exprimé leur colère, ce samedi, contre la classe dirigeante libanaise.
Des manifestants menés par des officiers à la retraite ont pris d'assaut samedi soir le siège du ministère des Affaires étrangères à Beyrouth, le proclamant "quartier général de la Révolution". Cette initiative, diffusée en direct à la télévision, est intervenue alors que l'attention des forces de sécurité se concentrait sur le rassemblement de milliers de protestataires dans le centre-ville, qui demandent des comptes aux autorités pour la gigantesque explosion au port il y a quatre jours.
Des milliers de Libanais ont en effet déferlé dans les rues de Beyrouth, partiellement dévastée par une explosion, pour exprimer leur colère face à la classe politique jugée responsable du drame qui a fait plus de 150 morts et 6 000 blessés. Sur la place des Martyrs, épicentre traditionnel des manifestations, vers laquelle les protestataires ont convergé avec pour mot d’ordre « Le Jour du jugement », des guillotines en bois ont été installées tandis que des protestataires ont brandi des cordes, un nœud coulant à leur extrémité. Le hashtag #Pendez-les circule depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux.
« Vengeance, vengeance, jusqu’à la chute du régime »
Pour les Libanais déjà éprouvés par une crise économique inédite, l’explosion de mardi a été la catastrophe de trop, relançant un mouvement de contestation qui avait débuté en octobre pour dénoncer l’ensemble de la classe dirigeante, jugée corrompue et incompétente, mais s’était essoufflé en raison de la pandémie de Covid-19.
« Vengeance, vengeance, jusqu’à la chute du régime », ont scandé les manifestants, certains portant des masques, d’autres des drapeaux ou des portraits des victimes de l’explosion, alors que les forces de sécurité tentaient d’empêcher certains groupes d’avancer vers le Parlement, selon des correspondants de l’AFP.
« Nous devons nous dresser contre tout le système »
Dans des rues adjacentes au rassemblement majoritairement pacifique malgré des tensions, des forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes tandis que des heurts limités les ont opposés à certains manifestants qui leur ont lancé des pierres.
« Après trois jours passés à déblayer les décombres et panser nos plaies, il est temps de laisser exploser notre colère et de les sanctionner pour avoir tué des gens », affirme Farès al-Hablabi, 28 ans. « Nous devons nous dresser contre tout le système (…) le changement doit être à la mesure de l’ampleur de la catastrophe », ajoute ce militant descendu dans la rue dès le déclenchement du soulèvement populaire le 17 octobre 2019.
August 08, 2020 at 09:57PM
https://ift.tt/2F65DuP
Beyrouth : des manifestants en colère prennent d'assaut un bâtiment officiel - Le Télégramme
https://ift.tt/2B9pqrF
bâtiment
No comments:
Post a Comment