Il alerte. Julien Rey, président de la fédération du Bâtiment et des travaux publics (BTP) des Alpes de Haute-Provence, a fait dernièrement le point sur la reprise dans le secteur : l'inquiétude prévaut. "Nous avons évidemment été touchés par la crise du Codiv-19 : arrêt des chantiers, difficultés d'approvisionnements en matières premières, arrêt des interventions chez les particuliers... Aujourd'hui c'est compliqué de remettre la machine en route. Les mesures immédiates prises par l'État pour limiter la casse économique ont été bonnes, mais l'inquiétude pour l'avenir demeure."
Si les chantiers ont pu reprendre progressivement, presque normalement depuis le 11 mai, cela ne signifie pas la fin des problèmes pour les entreprises. Car beaucoup de projets sont annulés ou reportés, tant dans le secteur privé que public.
" En ce qui concerne les décideurs locaux, souligne julien Rey, la mise en place tardive des conseils municipaux, sans parler des communes qui doivent revoter, n'a pas permis de relancer la commande publique. D'autre part les contraintes sanitaires liées à la pandémie vont générer un surcoût, et impacter la rentabilité des chantiers." Des contraintes sanitaires qui impacteraient le rythme de travail.
Il faut savoir que la fédération du BTP dans le cadre de la reprise des travaux a mis en place un protocole, agréé par le gouvernement, édictant un certain nombre de règles et de consignes à respecter, destinées à protéger la santé des travailleurs, face aux risques liés au codiv19.
"Dans notre département, la construction représente 3 500 emplois directs avec environ 1 300 entreprises, qui vont se trouver en difficulté si la commande publique ne reprend pas rapidement, précise Julien Rey. Nous faisons aujourd'hui des travaux qui avaient été reportés en raison de la crise sanitaire, mais de quoi demain sera-t-il fait ?"
La crainte que 20 à 30 % des entreprises soient en difficulté
En résumé : ont repris les chantiers qui étaient en cours au moment du confinement et vont débuter ceux qui étaient attribués. Mais après ? 70 % de l'activité relève de la commande publique. "Et les petites entreprises sont confrontées à des refus d'intervention de clients" avance-t-on du côté de la fédération.
Il est évident que pour ce secteur la relance est indispensable à sa survie. Dans l'appel lancé au Président de la République par les fédérations du bâtiment et des travaux publics, il y a urgence. Ce secteur représente deux millions d'emplois, les risques de faillites et de licenciements sont réels. Aussi la demande porte sur la prise en charge des surcoûts liés à la pandémie, une incitation à l'investissement local, un plan massif de rénovation énergétique des bâtiments, un relèvement des budgets consacrés aux infrastructures et à la gestion de l'eau, un retour au taux réduit de TVA de 5,5% pour l'ensemble des travaux.
L'espoir réside dans le Projet de loi de Finances et les mesures d'accompagnement de la relance, ainsi que dans les suites de la Convention citoyenne pour le climat sur le secteur de la rénovation thermique.
"En septembre, on s'attend à une baisse de 30 à 40 % du carnet de commandes". Or, ce sera le moment où il faudra payer les charges reportées...
À la fédération, on avance que "d'ici la fin de l'année on craint que 20 à 30 % des entreprises soient en réelles difficultés, voire en défaillance."
June 25, 2020 at 03:53PM
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Alpes : pour le Bâtiment, une reprise difficile qui inquiète - La Provence
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