Un pan de l'histoire cheminote à terre
Le bâtiment 9 avait été endommagé par un incendie survenu le 14 avril 2019. L'importance des dégâts l'a rendu impropre à la location, « les études réalisées n'ont pas permis de retenir une solution de réhabilitation. D'où la déconstruction », explique une responsable de la société gestionnaire.
Au moment de l'incendie, cinq logements étaient occupés. Des relogements ont été proposés aux locataires, quatre ont été relogés sur le parc de la société.
Du PLM à Habellis, plus de 80 ans d'histoireCe bâtiment était l'un des dix de la cité construits au milieu des années 30 par la Société des chemins de fer Paris-Lyon -Méditerranée (PLM).
Neuf bâtiments ont été érigés sur le même modèle abritant six logements (les numéros pairs et le 9) et neuf logements (les numéros impairs) comprenant trois niveaux, le premier correspondant au premier étage.
Le dixième, implanté le long de la route de Pressures, en comprenait deux qui étaient réservés au chef de district et au chef de canton soit un total de soixante-huit logements. Lesquels, fait rare pour l'époque, étaient pourvus de l'eau potable et de sanitaires et ce, grâce à un château d'eau implanté dans la cité.
« L'eau était pompée au Maroc, entre l'Yonne et le canal du Nivernais, à proximité de l'usine SPCC (Solvay actuellement) et acheminée par une canalisation », explique Julien Angerand, octogénaire qui, enfant puis adolescent, a habité avec ses parents dans la cité pendant près de vingt ans, après la Seconde Guerre mondiale, avant de reprendre, à son décès, le logement de son père, cheminot, résistant (il a été membre du comité local de la Libération et conseiller municipal fin août 1944).
« Parfois, l'été, le débit était faible », se souvient-il, avant de raconter que son père qui, avant d'entrer au PLM, en 1937, était maçon et avait construit les fondations du bâtiment 7.
La cité était également pourvue d'un lavoir qui comprenait deux cuves. À l'inverse du château d'eau qui a été démoli, ce petit bâtiment existe encore mais n'est plus fonctionnel.
« Lorsque mes parents ont emménagé en 1946, il y avait une liste d'attente et tous les cheminots n'y habitaient pas », explique Julien Angerand.
Un logement était réservé à un gardien qui s'occupait de l'entretien des parties communes et des espaces verts.
Rue Hubert-GiraudAu fil du temps, certains bâtiments ont connu des modifications et réaménagements. Le bâtiment 6, qui comprenait six logements, a été transformé pour n'en compter plus que trois. De même, le bâtiment 9 a subi aussi des aménagements pour accueillir des cheminots célibataires d'où son nom de "bâtiment des célibataires".
De cité PLM, elle est devenue cité SNCF, après la nationalisation des entreprises ferroviaires qui a donné naissance, en 1937, à la SNCF. Dans les années 80, nouvelle appellation, elle devient La Sablière, du nom d'une société anonyme HLM du même nom, basée à Paris. En 2000, la résidence est rachetée par Logivie (ex-SA d'HLM de la Nièvre), laquelle société devient Habellis en 2018.
En revanche, le nom de la rue qui dessert la cité est resté. Elle s'appelle toujours Hubert-Giraud. Né à Nevers en 1865, mort à Marseille en 1934, député des Bouches-du-Rhône de 1919 à 1924, il a été, entre autres, membre du Conseil supérieur des chemins de fer.
July 31, 2020 at 11:00AM
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La déconstruction d’un bâtiment de l’ancienne cité SNCF a été menée jusqu’au début du mois - Le Journal du Centre
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